jeudi 29 mars 2012

Exposition Objet à part (12/05/06 – 22/07/06)

 
L’exposition Objet à part présente des œuvres où les objets sont mis en scène afin d’appréhender la matérialité de l’objet, de dépasser la notion d’utilité et de découvrir un nouveau statut possible à ces objets. On atteint ainsi une espèce d’inquiétante étrangeté à contempler des objets qui nous semblent à la fois familiers et étrangers.

L’atelier, en trois parties, développera l’idée qu’à partir d’objets anodins tout un monde merveilleux et étrange s’ouvre à nous. L’objet qui nous paraissait presque insignifiant devient le point de départ d’un voyage. Nous entrons à l’intérieur de son mécanisme pour aboutir à la création de paysages imaginaires, paysages qui à leur tour feront référence à l’objet.

Séance 1 :


Dans l’exposition :

La multitude des objets présentés par le biais de l’œuvre de Wilhelm Sasnal Encyclopedia sera l’amorce d’une réflexion sur ce qu’est l’objet, qu’en voit-on lorsqu’il défile ainsi à toute vitesse, est-il reconnaissable, réussit-on à l’appréhender, le comprendre sans le relier à sa définition qui nous est incompréhensible ?
Ensuite, on s’arrêtera devant l’œuvre d’Alexander Gutke Exploded View pour découvrir la face cachée d’un objet. On découvrira, mis à nu, l’intérieur souvent ignoré de l’objet. Cet intérieur, par son aspect inhabituel, recèle une grande part de mystère où l’imagination peut nous entraîner.
Puis on ira voir l’œuvre d’Albrecht Schäfer Récepteur du monde où la diffusion simultanée de sept stations de radio rend inaudibles des sons pourtant identifiables. Une réflexion sur le mode de fonctionnement de l’objet pourra ainsi être engagée.
Avec l’œuvre de Kirsten Pieroth Histoire policière, on s’interrogera sur ce qu’il nous est permis d’appréhender juste en regardant l’objet. Comment est-il possible de mettre en évidence le côté mystérieux de l’objet, l’inconnu qui se dérobe sans connaissances préalables.

Dans l’atelier :
Les enfants devront se répartir par groupe. À chaque groupe je distribuerai un objet mécanique manufacturé. Je demanderai aux enfants de démonter ces objets afin de découvrir les mécanismes intérieurs qui permettent de les faire fonctionner. Grâce à cette autopsie des objets, les enfants dévoilent une part de mystère contenue dans l’objet et découvrent leur fonctionnement interne. Une fois démontés, les enfants récupèrent les mécanismes pour créer un paysage en trois dimensions sur un socle en carton, réalisant ainsi une première métamorphose de l’objet, un premier détournement de l’utilité première des objets.

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Séance 2 :

Dans l’exposition :

Pour commencer, on se penchera sur le travail de Maria M. Loboda afin de découvrir qu’un objet (ici un bouquet de fleurs) peut revêtir des significations multiples et qu’il est plus enrichissant d’aller au-delà des apparences pour accéder au sens entier de l’objet.
On regardera ensuite les photographies de Florian Slotawa où les objets sont magnifiés, acquérant un statut nouveau, bien loin d’un simple statut fonctionnel. Bien que faisant partie d’un inventaire et donc d’un tout, ils sont aussi le symbole d’une mémoire individuelle.
Simon Starling dans l’œuvre Pleçnick, Union fait lui aussi acquérir à ses objets un nouveau statut en les exposant telles des reconstitutions archéologiques. À partir d’objets cassés, démontés, l’artiste les recrée, leur donnant ainsi une vie nouvelle, un sens nouveau. La destruction et reconstruction des objets permettent l'établissement d’une histoire sur la « vie » de ces derniers. L’objet est transcendé.
On retrouve cette idée de transcendance avec l’œuvre de Ryan Gander The First Grand National où l’objet est détourné de sa fonction première et reprend ainsi toute sa place, épuré d’une fonctionnalité pesante. Le mystère de l’objet en tant que tel peut ainsi se développer, notre attention n’étant plus parasitée par sa fonction. L’objet se transforme : dénué de fonction, il devient étranger.


Dans l’atelier :

Afin de poursuivre la métamorphose de l’objet, de nous le rendre encore plus énigmatique et étranger, à l’aide d’un spot on projettera l’ombre des paysages réalisés en première séance sur le mur. D’un objet, on est passé à un paysage en trois dimensions pour finalement aboutir à une surface plane. Pendant qu’un adulte manipulera le spot afin que les enfants puissent tracer le contour de leur paysage, les autres groupes pourront essayer différents effets d’ombres chinoises à l’aide de lampes de poche, selon qu’ils placent leurs sources lumineuses loin, près, ou en biais par rapport à leur paysage. Une fois l’angle de lumière choisi, les enfants, chacun leur tour, devront tracer sur une feuille de papier l’ombre projetée. Il y aura donc autant de feuilles que d’enfants par groupe. A ce nombre on rajoutera une feuille qui servira de témoin pour la séance suivante.

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Séance 3 :

Dans la salle de classe :

S’inspirant de la forme délimitée par les contours de l’ombre chinoise réalisée pendant la séance précédente, les enfants devront recréer un paysage imaginaire. L’objet initial devient donc complètement méconnaissable, servant seulement de base à une métamorphose complète.
Seuls les enfants ayant démonté l’objet savent à quoi leur paysage fait référence, et jusqu’où l’objet a pu les entraîner.
Une fois tous les dessins réalisés, je redistribuerai à chaque groupe la feuille témoin réalisée en séance 2, mais au lieu de la donner à son groupe, je donnerai la feuille du groupe 1 au groupe 2 et ainsi de suite. À partir de cette feuille, je demanderai aux enfants d’essayer d’imaginer à partir de quel objet a été réalisée cette ombre et d’essayer de le reconstituer. Ainsi peut-être que l’objet dématérialisé en séance 1 pourra reprendre vie.

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