vendredi 30 mars 2012

Exposition Adam Adach (24/11/07 – 02/02/08)

 

Les tableaux d’Adam Adach nous présentent des scènes du quotidien, avec une impression de déjà-vu, des scènes quasiment anecdotiques, pourtant, à chaque fois, quelque chose cloche, il y a comme une sorte de glissement qui se fait sentir. Tout comme l’artiste flirte entre abstraction et figuration, il flirte également entre réalité et science-fiction, il mêle également l’Histoire et l’histoire. Adam Adach aime à brouiller les repères, à chaque fois il se situe dans une espèce d’entre deux qui ouvre le champ à toutes sortes de possibles.

HPIM0635HPIM0673

Séance 1 :

Dans l’exposition :

Pour commencer la visite, nous irons à a recherche du tableau caché de l’exposition. Ce tableau, Low Beam, est celui qui flirte le plus ouvertement avec l’abstraction. C’est grâce à un jeu de lumière que nous apparaît le sujet peint (sculpté dans la masse de peinture). Le thème représenté apparaît de prime abord assez banal, une voiture, mais le traitement nous entraîne loin dans l‘imagination. Les tableaux d’Adam Adach semblent être à chaque fois les prémices à un scénario de film. Cela est d’autant plus vrai que les images qu’il nous présente évoquent une impression de déjà vu, image fixe extraite d’un film, page de magazines… Wooden Houses pourrait, par exemple, évoquer un film à suspens. Seuls dans la nuit apparaissent le reflet de maisons qui semblent en verre, alors que le titre évoque des maisons en bois. L’architecture est très présente dans le travail d’Adam Adach. Elle est à la fois une étude des lieux de vie, et par la même une étude des gens qui y habitent. C’est aussi le reflet d’un état d’esprit, ce qui apparaissait moderne à l’époque devient obsolète de nos jours. Le tableau Ministry of communication évoque bien ce propos. L’artiste fait glisser l‘architecture stalinienne vers une architecture sans âge, primaire. A cela s’oppose l’image d’un téléphérique, pointe de la modernité dans les années 30. Les styles et les époques se mélangent, le traitement du fond nous entraîne dans un décor cinématographique, tous nos repères sont chamboulés. Image de décor encore avec Utopia où le ciel semble nous transporter sur une autre planète. Pourtant ici il s’agit d’un souvenir d’enfance de l’artiste, parc d’attraction déserté. Avec Ionisation, on s’imagine projeté dans l’espace, l’architecture devient une station spatiale, ou bien on imagine un paysage enneigé, alors qu’en fait, ces « flocons de neige » ne sont que le reflet de la pollution rejeté par une usine. L‘architecture se fait alors menaçante, évoquant de terribles accidents comme tchernobyl.

Dans l’atelier :

Tout comme l’artiste crée des tableaux à partir d’un amoncèlement de souvenirs, d’images de magazines, de films, de photos, je demanderais aux enfants de réaliser une nouvelle image à partir de découpages dans des magazines. En découpant des formes géométriques, qu’ils colleront ensuite sur une grande feuille, les enfants (en groupe) devront construire, imaginer, différentes sortes d’architectures. Cette première séance sera l’occasion d’imaginer un décor futuriste dans lequel les enfants devront replacer une action vécue lors de la seconde séance.

HPIM0830HPIM0832

Séance 2 :

Dans l‘exposition :

Le tableau Sans titre (Treblinka) évoque le souvenir d’un lieu où se trouvait un camp de concentration. Désormais s’élève à la place une forêt avec un panneau d’indication pour les « touristes ». Adam Adach, loin de la fiction cette fois, mêle son histoire personnelle à celle de ses ancêtres, mais aussi à celle plus globale de l’humanité. Le passé et le présent sont réunis dans ce tableau, lieu de mémoire. Dans Etat Naturel, différents moments et lieux sont également mélangés. Prenant pour décor le parc des Buttes Chaumont, il y installe une scène vue dans les parcs berlinois où le nudisme est autorisé. Ce tableau peut devenir le point de départ d’une fiction avec la présence isolée d’une femme, elle seule habillée, qui semble hésiter sur le chemin à suivre. Que va-t-elle faire ? Rejoindre le groupe de nudistes ? Va-t-elle poursuivre sa route ? Avec Point de rencontre, on semble cette fois en territoire connu. L’image nous parle, évoque en nous des souvenirs. Image proche de notre urbanisme, on l’imagine tout à fait être le décor d’un téléfilm contemporain. Ici aussi s’élabore assez rapidement les prémices d’une fiction. Que font ces trois jeunes au centre de ce qui semble être une cité, quelle action est sur le point de se produire ?

Fondation s’éloigne un peu de ce type de narration, mais tout comme dans Sans titre (Treblinka), l’artiste mélange plusieurs temps et plusieurs images. La fondation évoque un souvenir vécu de l’artiste. Il a même pris une photographie de cet évènement, le début de la construction de la maison de sa sœur et de son mari. Mais sur son tableau au lieu de peindre la photo dont il s’est inspiré, il a préféré plonger dans le passé à la recherche de photo de famille d’un couple dont il ignorait tout. Cette fondation qui est l’espoir de construction d’un avenir, d’un foyer familiale et en même temps un peu inquiétant avec ce gouffre noir au-dessus duquel se tient le couple d’inconnu. La réalité et la fiction semblent de nouveau pouvoir fusionner dans cette image, construction de différentes époques. A partir d’un fait réel, on s’évade vers une nouvelle histoire.

Dans l’atelier :

La première partie de l’atelier sera réservée à l’évocation d’un souvenir, d’une scène vécue par les enfants. Nous ferons un premier travail de mémoire orale où les enfants devront commencer leur phrase par : « Je me souviens… » Une fois les souvenirs revenus, les enfants devront choisir le souvenir sur lequel ils veulent travailler. (Les mêmes groupes que la première séance devront être reconstitués)

Une fois le souvenir choisi, le groupe devra mimer ce souvenir afin qu’on puisse en prendre une photo. Dans le même temps, un enregistrement sonore du souvenir sera réalisé. Une fois la photographie prise, les enfants devront la découper pour replacer dans leur décor de la première séance l’action qu’ils viennent de réaliser. Ainsi, partant d’un souvenir, leur action se transforme en fiction puisque placée dans un contexte différent. Leur histoire personnelle se transforme en histoire fictionnelle.

HPIM0758HPIM0764HPIM0768

HPIM1106HPIM1107HPIM1119HPIM1159SUC30021SUC30028

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire