vendredi 30 mars 2012

Exposition La Rétine (15/09/07 – 10/11/07)


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Séance 1 :



Dans l’exposition :


Pour commencer la visite, nous irons observer Les Equivalents. Avec cette œuvre nous aborderons la richesse qui peut découler d’un camaïeu, tout ce que l’on peut imaginer à partir d’un nuancier de couleurs. Nous pourrons également évoquer la sobriété de cette œuvre face aux couleurs tapageuses employées au recto. L’idée du nuancier nous permettra également d’introduire l’idée de mesure étalon récurrente dans l’exposition. Un nuancier permet en effet de prendre la mesure des couleurs, de leur donner une valeur.
En gardant en tête cette notion de valeur, nous nous dirigerons vers le Lingot mort. Ici aussi il est question de valeur, de valeur inversée. En effet, en introduisant du plomb dans un lingot d’or Evariste réalise une alchimie à l’envers, l’or perd toute sa valeur. Le lingot devient imparfait.
L’imperfection est aussi présente avec la grille de papier millimétré réalisée à la main par l’artiste. A la perfection du produit manufacturé se soustrait l’imparfait de la main levée. Toutefois ce dessin reste néanmoins un élément de mesure et de référence, mesure du millimètre, référence de la grille.
L’idée de grille se retrouve également dans le grand dessin d’une ville utopique imaginée par Le Corbusier. Superposée au dessin nous pouvons voir deux trames de couleur qui engendrent une sorte de trouble de la vision. Cette ville utopique devient illusion d’optique, mirage, l’horizon apparaît pour mieux se dérober à notre regard.

Dans l’atelier :


A l’aide d’un papier millimétré je demanderai aux enfants de réaliser un dessin de ce que pourrait être leur ville utopique. Le plan de cette ville devra être fait uniquement au crayon de couleurs, ce qui nous permettra de jouer sur la profondeur créée par les différentes nuances de la couleur choisie par les enfants. Ainsi ils pourront se rendre compte des multiples possibilités d’utilisation d’une seule couleur, et ce d’autant que l’utilisation du « sfumato » pourra donner une impression vaporeuse à leur ville, créant ainsi une sorte de mirage. La grille du papier millimétré quant à elle leur permettra d’imaginer leur propre mesure du monde, facilitant la mise à l’échelle de leur architecture. Alors que le crayon de papier nous entraîne vers une sorte d’immatériel, la grille nous ancre dans la réalité.


Séance 2 :


Dans l’exposition :


L’idée de grille mesure du monde se fera encore plus palpable lors de la seconde visite, mais ce sera aussi l’occasion de se rendre compte que face au solide de la grille se côtoie dans les œuvres d’Evariste la fragilité de l’équilibre précaire, de l’invisible qui cherche à se révéler.
Night snow et Day snow, deux peintures de grilles, l’une négative de l’autre, jouent sur les effets vibratoires du contraste entre le noir et le blanc. Nous voyons alors apparaître des « tâches » sur ces grilles, sortes de gros flocons de neige. La structure géométrique vacille pour devenir illusion. L’espace de la peinture bouge, se modifie, nous entraîne dans une nouvelle dimension.
Cette dimension autre est également au travail dans L’ellipse et L’éclipse. A la fois double et contraire ces deux réflecteurs amènent notre regard à sortir de l’espace clos de La Galerie vers l’extérieur. Il n’y a plus de limite, l’espace s’expanse à l’infini, les cadres disparaissent, nous perdons nos repères.
Il est aussi question de cadre et de perte de repère dans Placebo. Le regard de ce perroquet en période de stress (ce qui l’empêche de parler, alors qu’il s’agit d’une race de perroquet particulièrement volubile) cherche à définir le cadre de l’image, le cadre de son espace. Un renversement de perspective s’effectue, de spectateur-regardeur on se sent comme observé par le perroquet. Ces yeux scrutateurs semblent par la suite se démultiplier dans l’espace de l’exposition où toutes les œuvres « doubles » d’Evariste deviennent des yeux immenses.
Cet effet paraît renforcé avec Pôle Nord et Pôle Sud, où l’idée d’œil nous fixant devient particulièrement tangible.

Dans l’atelier :

Les enfants pourront expérimenter l’idée d’une œuvre double en repassant sur les lignes principales de leur dessin à l’aide de fils fixés sur des punaises plantées dans une plaque de polystyrène. Ce système de surlignement leur permettra également de créer des effets visuels à la fois de volume mais également de mouvement à l’instar des sculptures en fil de l’art cinétique. La finesse du fil, ainsi que sa multiplication engendrera en effet un trouble visuel, empêchant l’œil de trouver un point fixe. Cet effet sera particulièrement renforcé par l’ombre portée sur le dessin par les fils. De géométrique et mesuré le dessin des enfants intégrera ainsi en plus une dimension à la fois fragile et mouvante.

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